Trame noire

Qu'entend-on par "trame noire" ?

Avec le Grenelle de l’environnement, la France s’est dotée d’un outil d’aménagement environnemental du territoire. La trame verte et bleue (TVB) alors instituée à l’échelle nationale a trouvé une déclinaison régionale à travers les Schémas Régionaux de Cohérence Écologique (SRCE). Ces SRCE, hétérogènes dans leur contenu, contiennent notamment des orientations relatives à la préservation et à la restauration des réseaux écologiques (réservoirs de biodiversité et corridors écologiques d’importance régionale) retranscrites dans un atlas régional peu précis (souvent), non opérationnel (toujours) et qui n’évoque (presque) jamais la notion de trame noire. Les trames vertes et bleues régionales sont la plupart du temps déclinées en sous-trames établies selon les principes de l’écologie du paysage. La trame verte est ainsi composée des milieux terrestres, et la trame bleue des milieux aquatiques et humides. Ces SRCE sont progressivement intégrés aux Schémas Régionaux d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET), élaborés au sein des nouvelles régions depuis la réforme territoriale. Les documents d’urbanisme devaient prendre en compte les orientations des SRCE. Désormais, c’est un rapport de compatibilité qui lie les SCOT et PLU aux SRADDET, à travers les règles générales listées dans leur fascicule. Et certains des premiers SRADDET ont intégré la notion de trame noire. En effet, la Loi Biodiversité de 2016 a agrémenté l’article L. 371-1 du Code de l’environnement de la notion de prise en compte la gestion de la lumière artificielle la nuit.

Intuitivement, la notion de trame noire fait penser à une trame obscure. Et c’est bien de celà dont il s’agit : identifier les milieux préservés de toute pollution lumineuse nocturne afin de matérialiser une trame verte, bleue et noire (TVBN) !

Pourquoi et comment l'identifier ?

Les objectifs poursuivis par les porteurs de projets « trame noire » sont de deux ordres :

1. Identifier les secteurs préservés de toute pollution lumineuse dans une optique d’observation astronomique ;

2. Identifier les secteurs préservés de toute pollution lumineuse dans l’optique de la préservation de la fonctionnalité des habitats utilisés par la faune nocturne.

Si les deux ne sont pas antinomiques, ils présentent des spécificités. Par exemple, un corridor nocturne important emprunté par des espèces de chauve-souris n’est pas nécessairement favorable à l’observation des étoiles, notamment en milieu urbain ou périurbain. En revanche, les secteurs préservés pour l’observation du ciel étoilé réunissent les caractéristiques recherchées pour définir les réservoirs de biodiversité et corridors écologiques nocturnes.

Il existe ainsi plusieurs méthodes de détermination de la trame noire. La méthode intégrative et la méthode déductive sont les plus utilisées. Avec la méthode intégrative, les pollutions lumineuses sont prises en compte comme des facteurs qui diminuent la perméabilité du paysage au même titre qu’une route, une voie ferrée ou un secteur d’openfield. La méthode déductive consiste quant à elle à identifier les espaces non pollués par la pollution lumineuse, au sein de la TVB existante. Ainsi, en fonction de l’avancement de la matérialisation des réseaux écologiques d’un territoire, les acteurs peuvent choisir la méthodologie à mettre en place. 

Concrètement, la cartographie de la TVBN sur votre commune ou communauté de communes dépendra donc de l’avancement de la cartographie de la TVB à l’échelle du territoire, mais également des TVB ayant pu être définies aux échelles supérieures (SCOT, SRCE ou SRADDET). L’opérationnalité de cette TVBN finale dépendra également de la méthode employée et de la finesse du rendu cartographique. Des vérifications de terrain ont-elles été réalisées ou s’agit-il simplement d’une modélisation ?

 

Ciel étoilé et pollution lumineuse

Quels moyens de traduction dans un PLU ?

Le PLU(i) peut matérialiser une trame noire. Sa traduction trouve toute sa place dans le règlement, qui définit cartographiquement les différentes zones du territoire et la réglementation qui s’y applique. Plusieurs options s’offrent ainsi aux élus en termes de traduction. Ceux-ci peuvent opter pour un surzonage TVBN, annexé au plan de zonage, qui offre notamment l’avantage d’être visualisable dans son ensemble. Par ailleurs, ceux-ci peuvent opter pour un zonage indicé, complexe à mettre en place, mais qui offre des possibilités de traduction réglementaire mieux adaptées à chaque type de zone indicée. 

On vous accompagne !

SIRE Conseil vous accompagne dans vos projets d’élaboration de TVBN, que vous souhaitiez définir les contours de votre réseau écologique en vous basant sur une modélisation cartographique fine ou alors que vous préfériez que cette modélisation soit précisée par une expertise de terrain visant à caractériser finement les corridors écologiques nocturnes.

Chevreuil photographié par un piège photographique
Détecteur enregistreur d'ultrasons utilisé pour l'identification des chauve-souris

L’identification des flux de faune terrestre par installation d’un piège photographique et la réalisation d’inventaires des chauve-souris sont indispensables à la validation sur le terrain des modèles théoriques.